La Cellule durabilité de la Faculté de Médecine, avec l’appui d’Eclosio et de leur partenaire, ont proposé une conférence donnée par Sébastien Bohler intitulée « Notre cerveau nous pousse-t-il à détruire la planète? » le lundi 23 septembre 2024 à Liège. Une 6ème soirée dans un cycle de conférence destiné à aborder des questions de durabilité au sein de la faculté.
Titulaire d’un doctorat en Neurosciences, journaliste et écrivain français, Sébastien Bohler est l’auteur de nombreux livres destinés au grand public dans lesquels il s’empare de la thématique des interactions entre différents aspects de notre société et notre psychisme. Ses ouvrages les plus récents (« Le Bug Humain« , « Striatum – Comment notre cerveau peut sauver la planète« ) explorent la crise écologique sous le prisme des neurosciences.
Le striatum, une partie de notre cerveau, oriente nos actions en envoyant de la dopamine, source du plaisir. Cette organe puissant a été programmé il y a plus de 300 millions d’années pour nous permettre de survivre.
Cette conférence a permis de découvrir comment le striatum, une partie de notre cerveau, oriente nos actions en envoyant de la dopamine, source du plaisir. Cette organe puissant a été programmé il y a plus de 300 millions d’années pour nous permettre de survivre, en nous poussant à manger, à acquérir un statut social, à analyser des informations nécessaires à la survie face à des prédateurs, à se reproduire, mais aussi à chercher à fournir un moindre effort pour un résultat. Son intervention apportait donc des clés pour comprendre comment notre cerveau nous pousse dans un sens qui ne contribue pas à la survie de la planète et de notre espèce.
Le striatum, projeté dans la société de « pléthore », société de l’abondance, de la surconsommation et de la surinformation, nous pousse à toutes les boulimies actuelles et avec elles leurs conséquences sociales et environnementales catastrophiques. Toutefois, il a aussi démontré que l’évolution du cerveau de l’homme se caractérise par le développement du cortex pré-frontal, lui destiné à contrôler les pulsions du striatum, et ce, dans une optique de vie en société et de survie à long terme.
Sapiens sapiens, à priori une espèce invasive, ultra-intelligente, qui a su colonisé son environnement pour favoriser sa survie, pourra-t-il utiliser son cerveau au service du maintien de son environnement et de son espèce?
Sapiens sapiens, à priori une espèce invasive, ultra-intelligente, qui a su colonisé son environnement pour favoriser sa survie, pourra-t-il utiliser son cerveau au service du maintien de son environnement et de son espèce? Devrons-nous attendre l’évolution biologique de nos cerveaux, ou mobiliser consciemment notre cortex pré-frontal, pour associer d’autres types d’action comme sources de dopamine, actions aux bénéfices moins court-termistes et plus durables ? Les débats avec le public suscités par la conférence ont permis d’entrevoir différentes réponses, mais aussi de nombreuses zones restant à explorer, que ce soit en termes de genres, ou de cultures. Néanmoins il semble qu’il soit inévitable pour notre survie de sortir d’un modèle de pensée individualiste, pour aller vers une pensée collective, qui facilitera la sollicitation de la partie plus raisonnable de notre cerveau!