Recherche-action pour une production à grande échelle de biofertilisants.

La région de Diourbel, située dans le Bassin Arachidier Nord au Sénégal,  est marquée par de faibles pluies et des sols pauvres en matières organiques. Pour pallier à cette fragilité de la qualité des sols, la biofertilisation est vue comme une solution prometteuse pour en améliorer la fertilité et gérer de manière efficace les ressources en eau.  De par son faible coût et sa relative facilité d’emploi, l’utilisation de rhizobiums (bactéries aérobies du sol) et de champignons mycorhiziens (qui s’associent aux racines des plantes) est particulièrement pertinente comme pratique agroécologique, adaptée à l’agriculture familiale, notamment vivrière.

«Notre projet s’est focalisé sur des mycorhizes, des champignons microscopiques qui nouent une relation symbiotique avec les plantes, indique Ludivine Lassois. Une fois fixés au niveau des racines, ils déploient des hyphes, c’est-à-dire de longs filaments 20 à 50 fois plus fins que des racines, et qui s’enfoncent bien plus profondément qu’elles dans la terre.» Article En pleine terre, publié dans Le Quinzième jour n°285

La production des bactéries rhizobiums nécessite des conditions strictes de culture en laboratoire de microbiologie. Par contre, les premiers essais menés avec des organisations de producteurs, semblent indiquer que la multiplication des champignons mycorhiziens peut être réalisée sur des plantes cultivées en champs.

Avant de démarrer la production de biofertilisants à plus grande échelle, il est toutefois nécessaire de confirmer ces résultats et d’optimiser le protocole de production en réalisant des expériences supplémentaires de culture de champignons dans d’autres zones du bassins arachidier et avec d’autres organisations de producteurs.

Notre action

Le projet soutient une filière locale de biofertilisants et accompagne, dans le Bassin arachidier Nord, le passage à grande échelle d’une production délocalisée de champignons mycorhiziens. Un appui scientifique est mis en place pour isoler et sélectionner les microorganismes adaptés aux cultures et aux conditions environnementales locales, mais aussi pour contrôler la qualité de l’inoculum.

L’objectif à terme est de multiplier le nombre d’utilisateurs des biofertilisants grâce à une production à grande échelle. Celle-ci permettra une plus grande disponibilité de bio-intrants et contribuera à limiter la dépendance des agricultures vis à vis du marché d’intrant extérieurs.

Le projet contribue ainsi à l’autonomie et à la transition agroécologique des agriculteurs.

Récapitulatif

Budget

14 945,81 €

Partenaires financiers

ARES

Partenaires opérationnels

IRD – UMR LSTM

Université de Liège, Gembloux Agro-Bio Tech

Université Cheikh Anta Diop

L’association Jambaar de Ngoye

Durée

18 mois (juillet 2020-décembre 2021)

Zone d’intervention

Région de Diourbel, Sénégal

Public cible

85 exploitations familiales membres de l’Association Jambaar dans la commune Ngoye à Bambey.