Lancement de la formation continue « Comprendre et gérer les dimensions humaines des projets de changement en développement durable »

Ce lundi 11 septembre 2023 a démarré la deuxième édition de la formation ARES co-organisée par l’Université de Liège et Eclosio. Retour sur cette journée riche, enrichi par les témoignages de deux participantes.

Lancement de la formation continue « Comprendre et gérer les dimensions humaines des projets de changement en développement durable »
  • Belgique

Une journée inauguratrice tournée vers l’autre

 

Ce lundi 11 septembre 2023 a démarré la deuxième édition de la formation ARES co-organisée par l’Université de Liège et Eclosio : « Comprendre et gérer les dimensions humaines des projets de changement en développement durable ».

Cette deuxième édition 2023 réunit 12 participant·es 7 femmes et 5 hommes venu·es de divers horizons : Bénin, Burkina Faso, Guinée Conakry, Madagascar, République démocratique du Congo, Cameroun, Niger  et Sénégal.

Notre journée inauguratrice fut dédiée à la présentation des participant·es où chacun·e a pu se présenter tant professionnellement que personnellement. Echanges et débats étaient au beau fixe. La Cité Miroir [1], lieu engagé emblématique de la ville de Liège, nous a ouvert ses portes.

 

Mamadou Saliou Balde se présente
© Kévin Dupont

 

Après un repas copieux dégusté à la brasserie Sauvenière [2], c’est l’association Interra [3] qui nous a accueillis. Leur volonté est de changer la perception que le public a de l’immigration. En créant des espaces de rencontres via des activités de loisir ou culturelles, l’ASBL crée des ponts entre nouveaux·elles arrivant·es et société d’accueil. Les participant·es furent pour la plupart séduits par le but social d’Interra et par la diversité d’activités très abordables économiquement qu’ils proposent, présentés par le chargé de projet Vicente Balseca Hernandez.

 

Vicente Balseca Hernandez présente Interra
© Kévin Dupont

 

Ces quelques moments « loisirs et culture » ont pu donner des idées aux curieux·ses désirant s’aérer l’esprit et se divertir pour s’épanouir en-dehors des moments de formation.

 

Patient Kahirika Mulumeoderhwa va-t-il goûter l’eau de la fontaine Saint-Jean-Baptiste rue Hors-Château ?
© Kévin Dupont

 

Malgré un soleil de plomb, la journée fut ponctuée d’écoute attentive, de rires et d’une énergie sans faille. Quelques sujets sont ressortis de nos interactions et ont d’ores et déjà laissé entrevoir le potentiel des débats qui pourront animer la formation. Parmi ces sujets, ont été abordés la remise en question des intrants agricoles importés, les freins culturels à l’émancipation des femmes et à leur contribution à l’agroécologie, l’amour pour le développement rural, ou encore les points forts et faibles des interventions privées et étatiques dans le secteur de la coopération.

 

Une formation continue riche et diversifiée

 

Lancée en septembre 2022, notre formation est vouée à être rééditée chaque année, toujours de septembre à décembre, à raison de 5 jours par semaine. Elle est accessible aux boursiers ARES [4]. Une douzaine de participant·es, issu·es d’ONG, d’organismes publics, de communautés territoriales, d’écoles, universités ou entreprises, …. rejoignent la formation chaque année.

L’objectif général de la formation est de soutenir le développement des compétences des professionnel·les (responsables de projet, chargé·es de programme, animateur·rices,…) qui gèrent, pilotent et accompagnent actuellement des projets de changement orientés vers le développement durable. Plus précisément, il s’agit de les former aux dimensions humaines de la conduite du changement, les aspects psychologiques, culturels et sociaux particulièrement.

Développée à partir d’un cadre de pensée systémique, la formation vise à acquérir un ensemble d’outils complémentaires pour l’analyse, le montage, la mise en œuvre, et le suivi d’actions collectives pour un changement sociétal. Chaque participant·e développera une réflexivité sur ses pratiques, sur son rôle dans le changement initié et sur sa posture d’accompagnateur·trice de ce changement.

Il s’agit donc d’une formation méthodologique soutenue par un accompagnement collectif et individuel autour d’un projet de terrain individuel et par des activités transversales collectives permettant d’expérimenter directement les méthodologies abordées. La formation s’inscrit dans une démarche d’échanges de savoirs et de recherche conjointe de solution entre personnes venant d’horizons différents et portant des savoirs, des compétences et des regards diversifiés qui contribueront à coconstruire des réponses aux enjeux complexes du développement durable.

Pour en savoir plus sur le programme détaillé de la formation, rendez-vous sur cette page [5].

 

Témoignages de participantes

 

Nous avons eu l’occasion d’interroger Aurore (Burkina Faso) et Karine (Madagascar) qui nous ont fait part de leurs premières impressions de la formation.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de participer à la formation ?

Aurore : « Quand j’ai vu les thématiques proposées, j’ai tout de suite été attirée par cette formation continue puisque je travaille dans le développement, surtout agricole, et que le côté humain (société, culture) n’est pas toujours évident : le brassage des cultures, les apprentissages… Donc, la formation m’a beaucoup intéressée puisqu’elle m’apprendra justement à faire des analyses systémiques complètes .»

Que penses-tu du fait que la formation se passe en Belgique ?

Aurore : « Je découvre déjà, je ne connaissais pas la Belgique. Je découvre un pays, une culture. Je suis en interaction avec d’autres étudiant·es, il y a un ensemble de liens qui se fait, tout un réseau que je peux utiliser après. C’est très pratique que cela se fasse ici. »

Karine : « Je trouve qu’on a une opportunité individuelle de pouvoir quitter le pays, de voir le genre de développement qui se passe ailleurs. Mais aussi, on peut partager, mutualiser les bonnes pratiques et la culture, ça c’est un grand point. De plus, ici c’est un terrain neutre, je dirais. Parce que j’imagine que si on avait ramené tout le monde à Madagascar, certains se seraient dit : « Pourquoi ce pays pas un autre ? ».

Quelles sont tes attentes vis-à-vis de la formation ?

Aurore : « J’aimerais ressortir avec plein d’outils qui vont m’aider pour la mise en œuvre des projets sur lesquels je vais travailler dès que je vais retourner. Surtout les outils sur l’analyse systémique, sur le suivi et l’évaluation… En tout cas, le package de cours qui est prévu, je l’apprécie déjà. »

Karine : « Une partie psychologie sociale m’a vraiment séduite dans le programme, en fait. Cette compréhension en amont de comment et pourquoi les gens fonctionnent et réfléchissent. Repartir avec des outils qui te permettent d’avoir ces réflexions-là en bonne et due forme. Aussi, c’est repartir avec un grand partage d’expériences. Il y a toute la partie théorie qui sera partagée avec les profs, mais tous les échanges, je trouve que ça va être le gros plus, le gros bagage avec lequel on va repartir après. »

 

[1] https://www.citemiroir.be/fr

[2] https://www.grignoux.be/fr/brasserie-sauveniere

[3] https://www.interra-asbl.be/

[4] https://www.ares-ac.be/fr/cooperation-au-developpement/bourses

[5] https://www.eclosio.ong/formation-projets-changements-developpement-durable/