Ligne éditoriale des analyses et études d’Eclosio
Nos publications déclinées sous forme d’analyses et d’études, s’inscrivent dans le cadre de référence du décret de la Fédération Wallonie Bruxelles de 2003 relatif à l’Education permanente.
Elles sont en lien direct avec l’objet social d’Eclosio (article 3 des statuts) :
Eclosio a pour but, dans un esprit désintéressé et en dehors de toute forme d’appartenance religieuse, philosophique ou politique, de susciter un engagement collectif de la communauté de l’Université de Liège et des sociétés civiles organisées pour œuvrer à un monde où les générations actuelles exercent leurs droits à vivre dignement, en interaction harmonieuse avec leur environnement et en préservant ces droits pour les générations futures.
Pour ce faire, Eclosio s’est fixé pour mission d’impulser la transition agroécologique, l’insertion socioéconomique de populations fragilisées par l’exclusion et les inégalités et de renforcer l’engagement citoyen face aux enjeux sociétaux et climatiques actuels. Au travers de ses actions, Eclosio encourage une analyse systémique et critique de la société, des initiatives démocratiques et collectives inscrites dans leurs territoires, le développement de la citoyenneté mondiale et solidaire, l’exercice des droits et contribue à la création et à la gestion inclusive de nouveaux savoirs.
Notre démarche
La dimension universitaire d’Eclosio, ONG liée à l’Université de Liège mais indépendante par rapport à celle-ci, est transversale à ses actions dans l’ensemble de ses zones d’intervention, sans être exclusive. Eclosio contribue aux missions d’enseignement, de recherche et de services de l’Université de Liège, ainsi que de ses autres universités partenaires locales, par l’action et le plaidoyer. A l’interface entre société civile et monde universitaire, nos analyses et études ont pour objectifs de participer à :
- « Former des citoyen·nes et participer à les doter de capacités intellectuelles et critiques, leur offrir les conditions et compétences pour partager les savoirs et faire progresser un monde de plus en plus complexe » (mission d’enseignement) ;
- Mobiliser collectivement les acteurs et actrices issu·es de la communauté universitaire et de la société civile, afin d’impliquer concrètement les chercheur·euses et les enseignant·es dans des dynamiques locales en lien avec leurs domaines d’expertise ;
- Stimuler et consolider les initiatives collectives citoyennes et renforcer l’impact des actions dans l’ensemble des zones d’intervention ;
- Occuper une position privilégiée à l’intersection de la communauté universitaire et de la société civile, aux carrefours de leurs savoirs/ connaissances/expertises, savoir-faire, et savoir¹-être respectifs, dans un objectif de croisement, valorisation, co-construction, diffusion et utilisation des savoirs ;
- Créer un nouveau rapport entre différents types de savoirs scientifiques et non scientifiques et susciter une valorisation de part et d’autre via l’accessibilité, l’enrichissement mutuel et la co-construction ;
- Rester engagé, réalisant ou appuyant des actions de plaidoyer, en toute indépendance, tant vers la communauté universitaire que vers d’autres publics acteurs de changement ;
- Développer une approche multidisciplinaire et multi-partenariale de recherche de solutions aux défis de nos sociétés.
Ainsi, nos productions d’éducation permanente se veulent inclusives dans la démarche de leur création, les savoirs qu’elles mobilisent, dans l’implication de celles et ceux qui les détiennent (scientifique ou non-scientifique) et ce, au sein de partenariats avec la société civile qui les sous-tendent. Elles offrent un espace de débat. En créant des espaces d’échanges interdisciplinaires sur les enjeux de société et les thématiques que nous travaillons, nous concevons ces analyses et études avec et depuis nos publics cibles comme outils de réflexions pour une prise de position ouverte sur l’action, une prise de parole citoyenne par l’écrit (parmi d’autres formats). Aussi, par la valorisation d’initiatives citoyennes, étudiantes et académiques qui vont dans le sens d’une société plus inclusive, nous suscitons la sensibilisation, participons à l’émergence de l’esprit critique et à l’engagement par l’action.
¹ Eclosio définit le terme « savoirs » comme regroupant :
- Connaissances ou «connaissance cognitive» (information «dure» acquise pendant l’apprentissage).
- Compétences ou « savoir-faire » (application des connaissances, pratique)
- Attitudes ou «savoir-être» et «savoir vivre ensemble» (partie émotionnelle de la connaissance).
Ces trois catégories de connaissances, y compris la première, peuvent provenir de n’importe quelle source (paysanne ou non, familiale ou non, académique ou non, occidentale ou non).
Lignes de force thématiques
« Une société inclusive, c’est une société sans privilèges, exclusivités et exclusions »
C. Gardou, La société inclusive, Parlons-en !, Toulouse, éd. Erès, 2015
Notre projet éditorial se décline autour d’une ligne thématique générale : « L’inclusivité des société s». Vouloir renforcer l’inclusivité dans nos sociétés, nous amène à devoir nécessairement nous intéresser aux processus et mécanismes d’exclusion de/dans nos sociétés et par là, aux personnes qui s’en trouvent exclues.
Pour répondre aux enjeux d’inclusivité, Eclosio développe des productions autour de trois concepts identifiés comme des voies de changement pour des sociétés plus inclusives :
La justice sociale vise à garantir une distribution équitable des ressources (matérielles et immatérielles telles que l’éducation, les soins de santé…), des opportunités et privilèges au sein d’une société. Elle inclut l’élimination des inégalités structurelles et la promotion pleine et égale de tous les individus par la promotion de principe tels que l’équité et la justice pour toutes et tous. Elle évoque la reconnaissance et le respect de la diversité culturelle. Et ce, en favorisant la participation active et l’inclusion de tous les membres de la société dans les processus décisionnels. Elle vise à éliminer les inégalités structurelles qui sont ancrées dans les institutions sociales et économiques. Ces inégalités peuvent inclure les disparités raciales, de genre, de classe sociale, et autres formes de discrimination systémique. Elle se concentre sur l’expansion des capacités et des libertés des individus pour leur permettre de mener la vie qu’ils ont des raisons de valoriser. Cela implique de fournir les opportunités et les ressources nécessaires pour réaliser leur potentiel humain.
La justice environnementale vise à assurer une répartition équitable des bénéfices (accès aux espaces verts, à l’eau potable,…) et des risques environnementaux (comme la pollution et les déchets), en participant à garantir que toutes les communautés, indépendamment de leur origine sociale, économique ou ethnique, puissent vivre dans un environnement sain. Elle implique la reconnaissance et les droits des savoirs des populations autochtones et populations locales et favorise la participation active et l’inclusion de tous les membres de la société dans les processus décisionnels liés à l’environnement. Elle vise à éliminer les inégalités structurelles qui sont à l’origine des disparités environnementales en se concentrant sur l’expansion des capacités et libertés individuelles.
La justice cognitive s’intéresse à l’équité dans la reconnaissance et la valorisation des diverses formes de savoirs et de connaissances présentes dans une société. Elle vise à combattre la marginalisation de certains types de connaissances, souvent associées à des groupes sociaux spécifiques, et à promouvoir une inclusivité épistémique en reconnaissant et respectant les connaissances et les pratiques des populations (dont celles marginalisées), y compris les savoirs indigènes et locaux. Elle favorise l’inclusion des voix marginalisées dans les processus de production et de diffusion des savoirs et appelle à décoloniser les savoirs en critiquant et en transformant les structures coloniales et néocoloniales qui perpétuent les inégalités épistémiques.
Ces trois concepts permettent une grille de lecture commune quant au niveau d’inclusivité de nos sociétés. Préférer l’inclusivité à l’inclusion, concepts étroitement liés, nous permet d’avoir une approche plus holistique et proactive. En transformant les structures et les cultures pour accueillir et valoriser toutes les différences, l’inclusivité permet de créer des environnements plus justes, équitables et productifs. L’inclusion qui se concentre souvent sur des actions spécifiques pour intégrer des groupes marginalisés dans les structures existantes et vise principalement à réduire les obstacles à la participation et à améliorer l’accès aux ressources nous apparait néanmoins comme une étape, à laquelle nous contribuons par nos actions, vers l’inclusivité.
Critères fondamentaux
Les productions d’éducation permanente produites par Eclosio sont de deux types : les études (60 000 signes minimum) et les analyses (8000 signes minimum).
Selon un principe de rigueur intellectuelle, elles sont issues d’un traitement rigoureux des données mobilisant une variété de sources d’information.
Elles développent un point de vue critique, original, spécifique sur la thématique et ce, dans la continuité (et non la redondance) avec d’autres écrits de cette collection d’éducation permanente.
Elles permettent une compréhension aisée et une utilisation autonome par des tiers.
Elles facilitent l’utilisation par le monde associatif et publics visés.
Elles contribuent à la formation d’un jugement critique des lecteurs et lectrices.
Aussi, en accord avec le projet éditorial, elles sont produites via plusieurs voies :
- Recherches et réflexions menées par les membres de l’équipe Eclosio, en lien avec leurs expertises depuis des actions d’Eclosio ou intérêts personnels
- Mobilisation des membres, des volontaires, de la communauté académique et de la société civile au travers de publications
- Accompagnement et formation des étudiant·es dans la construction d’un message engagé pour une société plus inclusive
Pour ce faire, Eclosio propose régulièrement des ateliers d’écriture engagée dont elle diffuse les écrits sur son site via son magazine le Cultivons le Futur.