Les pépinières d’entreprises, modèle d’insertion professionnelle réussi en Casamance-Sénégal

Grâce au financement du fond fiduciaire d’urgence de l’Union Européenne  pour la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière, Eclosio et ses partenaires ont pu enclencher l’action DEFI, Développement de l’emploi par la formation et l’insertion,  en Casamance, au Sud du Sénégal.

Le pari de l’insertion professionnelle réussi avec le projet DEFI

Durant trois années, le projet a œuvré à la mise en place d’un dispositif en vue de faciliter le passage de la formation professionnelle et technique et l’apprentissage vers l’emploi durable aux personnes sortant des Etablissements de formation professionnelle et technique (EFPT) entre autre. En effet après leur formation dans les EFPT, les apprenants ayant suivi les filières agri élevage et sélectionnés par le projet  sont placés dans des fermes agricoles communément appelés pépinières d’entreprises ou incubateur.

Les pépinières d’entreprises, exemple de réussite local

Les pépinières  jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement à la création d’entreprise en ce sens qu’elles permettent l’accueil, l’hébergement et la fourniture de services adaptés aux jeunes apprenants désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat. En offrant aux jeunes entrepreneurs l’opportunité d’accéder à l’encadrement de proximité d’un mentor (responsable de la pépinière), la pépinière constitue un lieu de formation complémentaire orientée vers le renforcement des compétences des jeunes en  cursus formel de formation, les compétences de gestion renforcent les chances de succès de l’initiative entrepreneuriale. De  grands centres d’incubation ont été identifiés dans les régions de Ziguinchor et de Tambacounda et sont devenus des partenaires incontournables dans la mise en œuvre du projet.

En dehors du renforcement de capacités techniques et managériales des jeunes, un accompagnement personnalisé et un coaching adapté leur est fourni dans l’élaboration de leur business plan, l’obtention de terres ainsi que  la mise en relation en vue du financement et enfin, l’aide à l’installation ou création de microentreprises au profit de ces incubés sortis.

Au surplus, l’autre avantage de l’incubation tient au fait qu’elle permet la génération de ressources que le jeune entrepreneur peut mettre à contribution dans le financement de son entreprise personnelle en plus du kit de démarrage qu’il reçoit en fin d’incubation.

ferme ourokale

Visite de la ferme Ourokale de Brin dirigé par Jérôme Diandy

Parcours Emploi, pour assurer la continuité des actions d’insertion professionnelle

Le projet Parcours Emploi financé par Wallonie Bruxelles Internationale a permis de poursuivre cette activité. C’est ainsi que vingt-sept (27) nouveaux incubés ont bouclé leur stage et recevront leur kit de démarrage.

Au total 3 promotions d’apprenants ont été mis en incubation, avec un effectif global de quatre-vingt et un (81) apprenants incubés. Pour les deux premières cohortes accompagnées dans le cadre de DEFI, 61 incubés sont en activités entrepreneuriales, 02 incubés en insertion salariale et 01 incubé poursuivant ses études. La dernière cohorte à l’instar de leurs prédécesseurs ont reçu leur attestation de stage d’incubation en présence des autorités administratives et locales  et démarrent ainsi la préparation à l’installation de leur entreprise.

Des incubés venant de recevoir leurs attestations de stage d’incubation

Eclosio s’installe en République de Guinée

Eclosio en collaboration avec Trias, Osez Innover et CADES  a procédé le 27 août 2020, à l’atelier de Présentation du projet de Renforcement des Capacités des Organisations de la Société Civile dans les régions dKindia, Mamou, Labé et Kankan « KiMaLaKan » au siège de son UGP à Mamou.

 

Evènement marquant officiellement l’installation d’Eclosio en république de Guinée. Le projet KIMALAKAN d’une durée de 48 mois (2020 – 2023) est financé par la Délégation de l’Union Européenne à hauteur de : 1 600 000 Euros.Il ambitionne de contribuer à l’amélioration de la gouvernance locale, par les autorités et la société civile, d’un développement économique offrant des alternatives à la migration ». Plus spécifiquement, il vise d’une part à accroître la participation de la société civile dans la promotion effective du rôle des femmes et des jeunes comme agents du développement et du changement et de renforcer les capacités des OSC à s’impliquer dans les dispositifs d’insertion professionnelle et de développement de l’emploi pour les femmes et les jeunes des bassins d’emploi de Kindia, Mamou, Labé et Kankan et les sous bassins d’emploi de Dalaba, Pita, Dabola et Kouroussa d’autre part.

L’objectif de cet atelier était de permettre à l’ensemble des parties prenantes à la mise en œuvre du projet, d’avoir des connaissances de base sur son contenu et d’être informées de l’effectivité de sa mise en route et plus précisément :

  • Présenter Eclosio aux autorités locales ;
  • Informer les autorités, partenaires, bénéficiaires du projet et autres acteurs du secteur sur le démarrage effectif des activités de l’ONG et du Projet ;
  • Favoriser la connaissance du projet par les parties prenantes et partager les premiers résultats issus des différentes activités préliminaires réalisées ;
  • Susciter des échanges d’idées sur la démarche et les activités du projet et envisager des synergies avec d’autres initiatives en cours.

Eclosio à travers le Chef de projet n’a pas manqué de renouveler toute sa disponibilité pour une bonne collaboration avec les autorités à tous les niveaux et avec les autres acteurs évoluant dans le secteur de la migration dans les 8 bassins de la zone d’intervention.

A l’issue de la mise en œuvre de ce projet, la mise en place d’espaces de gouvernance locale sur l’insertion et l’emploi, impliquant des femmes et des jeunes des OSC et des autorités locales, fonctionnels sur les 4 bassins d’emploi principaux et sur 4 bassins d’emploi secondaires; ainsi que des dispositifs d’accompagnement vers l’emploi décent, dans lesquels la société civile est impliquée, offrant aux femmes et aux jeunes des opportunités d’insertion sur leur territoire sont attendus.

Tenue dans le strict respect des gestes barrières (Kit individuel de cache nez et de gel hydro alcoolique), la cérémonie a permis au consortium de mesurer les défis qui l’attende et s’est réjoui de l’appréciation de la méthodologie de mise en œuvre par les différentes autorités.

Eclosio guinée

Sénégal : La société civile s’engage pour la promotion d’un modèle agricole durable

 

La Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DyATES, dont Eclosio est membre, a organisé une série d’ateliers de consultation sur l’ensemble du territoire pour dresser un état des lieux du secteur agricole sénégalais dans le but d’accompagner le gouvernement dans sa mise en œuvre d’une transition agroécologique au Sénégal.

Depuis plusieurs décennies, au Sénégal, des organisations de la société civile, des institutions de recherche, certaines communes et l’Etat portent diverses initiatives pour développer l’agroécologie. Plus récemment, l’Etat sénégalais a placé la transition agroécologique (TAE) parmi les cinq initiatives majeures du Plan d’Action Prioritaire de la deuxième phase du Plan Sénégal Emergent (2019-2014).

Ainsi, dans l’optique de soutenir le gouvernement du Sénégal dans son ambition, en mai 2019, les acteurs de l’agroécologie se sont engagés au sein d’une Dynamique pour une Transition Agroécologique au Sénégal (DyTAES) en vue d’engager un dialogue avec l’Etat afin de l’accompagner dans la mise en œuvre d’un modèle agricole durable.

Face à une démographie galopante, à un modèle agricole mondial à bout de souffle, aux effets croissants du réchauffement climatique : comment parvenir à assurer la sécurité alimentaire des populations de manière durable ?

Cette question d’ordre mondial est devenue d’autant plus préoccupante dans un contexte de pandémie du COVID-19 qui remet plus que jamais en question nos systèmes alimentaires. Cela l’est d’autant plus dans les pays africains qui sont en première ligne face aux changements climatiques. En Afrique de l’Ouest et notamment au Sénégal, ces enjeux interpellent de nombreux acteurs engagés dans l’expérimentation locale de modèles agricoles durables. Cependant, la société civile est consciente qu’une mise à l’échelle de ces techniques n’est possible sans une impulsion politique.

Le Plan Sénégal Emergent Vert du gouvernement du Président Macky Sall, mettant la sécurité alimentaire au cœur de ses préoccupations, nous fait comprendre que le Sénégal est sur la bonne voie vers l’engagement de la TAE dans le pays. Cette volonté est soutenue par une société civile engagée qui s’active depuis plus de 30 ans dans la recherche d’alternatives agroécologiques. Unis au sein de la DyTAES, cette diversité d’acteurs (paysans, ONG, chercheurs, élus, institutions internationales) a mis en commun ses connaissances pour co-construire un document de contribution politique pour une transition agroécologique au Sénégal.

 

Ce document a été enrichi via un processus de consultation de la DyTAES qui a mobilisé plus d’un millier de personnes, pendant près de 5 mois dans les 6 zones éco-géographiques du pays incluant l’ensemble des parties prenantes, allant des organisations internationales jusqu’aux organismes communautaires de base.

Quinze (15) principaux défis du secteur agricole sénégalais sont présentés  dans ce documente ainsi que des recommandations politiques en faveur de la TAE donnant des résultats à court et long terme.

 

De ces recommandations, la DyTAES en retient 3 immédiates :

  • Mettre en place un cadre national de dialogue regroupant tous les acteurs pour la TAE
  • Encourager et appuyer financièrement des expérimentations impliquant la mise en œuvre de changements coordonnés et simultanés dans plusieurs secteurs d’activités (éducation, agriculture, alimentation, énergie, habitat, forêt…) à l’échelle de communes ou départements pour mettre en œuvre un plan territorial
  • Identifier des priorités pouvant avoir un effet de levier pour la TAE et les valoriser dans les expérimentations

Cette publication et ses recommandations, constituent le premier pas d’un long cheminement avec l’Etat, dans le cadre d’un dialogue politique multi acteur auquel la DyTAES appelle afin de créer un sursaut national décisif pour une transition agro écologique irréversible.

 

Semaine mondiale de l’entrepreneuriat 12-18 Novembre 2018

La 11ème édition de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat sera du 12 au 18 Novembre 2018 un peu partout dans le monde. Elle a pour objectif de promouvoir l’esprit d’initiative et la créativité chez le plus grand nombre. Cet événement qui fête les entrepreneurs et l’esprit d’entrepreneuriat met à l’honneur  cette année les femmes, les jeunes, l’inclusion et la connexion des écosystèmes.

L’action d’Eclosio s’inscrit dans cette même dynamique au niveau  de ses deux pays d’intervention en Afrique de l’ouest: Le Sénégal et le Bénin. En effet, en vue d’obtenir un impact plus fort dans ses actions de soutien à l’indépendance économique et à la sécurisation des moyens d’existence des groupes vulnérables, Eclosio a opté pour la promotion de l’entrepreneuriat.

L’appui à l’entrepreneuriat prend de plus en plus de relief dans nos interventions (OSIRIS, MDD, PRIMEUR et DEFI au Sénégal ; PRAFA, FSE, AMSANA et FoNa au Bénin), la promotion de l’entrepreneuriat rural répond aux objectifs suivants :

Impulser des dynamiques de développement économique local centrées sur la valorisation de potentialités de nos territoires d’intervention (focus particulier sur l’agriculture) ;
Renforcer le pouvoir économique, sécuriser les moyens d’existence et élargir la protection sociale aux ménages ruraux dépendant de l’économie informelle ;
Améliorer l’accès des jeunes et des femmes à des emplois et des revenus décents comme moyen de stopper l’exode rural et d’amenuiser les flux de migration irrégulière tellement préjudiciables au développement économique des zones rurales ;
Renforcer la professionnalisation de la pratique agricole par la diffusion d’une approche de gestion économique des exploitations agricoles (promotion d’une culture entrepreneuriale) ;
Positionner les jeunes et les femmes comme des acteurs majeurs du développement durable de leurs terroirs ;
La problématique du chômage des jeunes se pose avec une grande acuité au Sénégal et au Bénin. En effet, dans chacun de ces deux pays, pas moins de 350 000 nouveaux demandeurs d’emplois frappent annuellement à la porte du marché du travail. Devant l’incapacité des économies locales à absorber cette forte demande, les états sénégalais et béninois ont inscrit la création d’un cadre incitatif au développement de l’entrepreneuriat au cœur de leurs politiques de promotion de l’emploi. Poursuivant dans cette lancée, et comprenant le caractère stratégique de l’accompagnement entrepreneurial dans l’amélioration des conditions d’existence des groupes se situant à la base de la pyramide économique (moyen de leur faire passer de la subsistance à l’indépendance économique), Eclosio s’est progressivement orientée vers des actions consistant à offrir aux populations qu’elle accompagne l’opportunité de bâtir leur avenir par la concrétisation de leurs rêves. Ainsi, à travers une action soutenue de sensibilisation, nous avons permis à des jeunes et des femmes – qui nourrissaient l’ambition de quitter le monde rural en direction des agglomérations urbaines à la recherche d’emplois souvent précaires avec des niveaux de rémunération en deçà du SMIG – de poser un autre regard sur leurs terroirs, de mieux voir les possibilités de réussir localement.

Combinant judicieusement les outils de communication de masse (les radios locales) et une approche de proximité (fora villageois, plaidoyers communautaires, causeries participatives…), les processus d’éducation pour un changement de comportement ont permis de faire éclore chez nos publics bénéficiaires un esprit d’entreprendre. Cette volonté de plus en plus manifeste chez les jeunes et les femmes de se projeter sur une initiative individuelle ou collective – comme moyen d’accomplissement personnel et de contribuer au progrès économique et social de leur communauté – consacre l’émergence d’une nouvelle façon de voir la réussite personnelle qui a l’avantage de contribuer au développement territorial de nos zones d’intervention.

L’entrepreneuriat : un outil au service de la dynamisation de l’économie rurale

Le monde rural demeure le principal cadre de déploiement de nos actions de promotion de l’entrepreneuriat aussi bien au Sénégal qu’au Bénin.  Donnant une place privilégiée aux besoins et priorités spécifiques des jeunes et des femmes, nos appuis à la création et à la consolidation de Micro et petites entreprises rurales se fondent sur une parfaite compréhension de la structure et du fonctionnement de l’économie rurale. En effet, les initiatives entrepreneuriales que nous accompagnons sont généralement choisies à la lumière des conclusions d’une série de diagnostics préalables nous permettant de récolter une mine d’informations pertinentes sur les créneaux porteurs de chaque zone d’intervention (domaine d’activité présentant le plus grand potentiel de création de valeur ajoutée) et la configuration des chaines de valeur locales. Ainsi, en plus de garantir la pertinence des actions que nous entreprenons, cette démarche innovante nous permet d’identifier les pistes d’actions les plus propices au renforcement de la vitalité des économies locales.

Vers un leadership accru des femmes

Les traditions culturelles toujours prégnantes dans les sociétés africaines reposent sur un schéma de répartition de l’autorité fortement empreint de discrimination à l’égard des femmes. Les avancées notées au plan institutionnel (adoption de texte de loi en faveur de l’équité de genre) n’ont généralement pas permis aux femmes, surtout dans les zones rurales, d’accéder à une dignité et une reconnaissance sociale significative. En dépit du fait qu’elles représentent la plus importante proportion de la population active dans les secteurs agricoles et rural, les femmes sénégalaises et béninoises peinent à avoir accès suffisant aux ressources leur permettant de m’émanciper économiquement et, par ricochet, socialement. En faisant le choix d’accorder la priorité aux femmes dans ses actions de promotion de l’entrepreneuriat, Eclosio a permis à cette catégorie sociale souvent marginalisée de démontrer leur capacité à se hisser au rang d’acteur de premier plan du développement économique de leur communauté.

Vers la transition agroécologique, l’insertion socioéconomique de populations fragilisées et un engagement citoyen face aux enjeux sociétaux et climatiques