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Programme impulSAD Pérou-Bolivie – Impulsons des systèmes alimentaires durables selon une approche basée sur les droits humains
Résumé de l’évaluation mi-parcours 2024
Contexte et objectifs de l’évaluation
Cette évaluation à mi-parcours concerne les « outcomes » impulSAD Pérou et Bolivie, qui font partie du programme quinquennal 2022-2026 du consortium Uni4Coop (U4C), dont le principal bailleur est la Coopération belge au développement (DGD). Les 2 outcomes (Pérou et Bolivie) sont mis en œuvre par 2 membres d’U4C, les ONG belges Louvain Coopération (LC) et Eclosio, et leurs 13 partenaires locaux : 9 Péruviens et 4 Boliviens. La théorie du changement (TdC), l’objectif, les résultats et les indicateurs sont communs aux deux pays.
Le programme est mis en œuvre dans divers contextes culturels et géographiques au Pérou et en Bolivie, avec des populations vulnérables dans des zones rurales et périurbaines, en particulier les femmes et les jeunes, vivant dans la pauvreté, la malnutrition et l’insécurité alimentaire, et dans des dynamiques de développement territorial complexes.
L’évaluation, qui couvre la période de janvier 2022 à juin 2024, a eu une approche qualitative et a analysé de manière réflexive les processus, les progrès et les défis du programme dans son objectif de promouvoir l’exercice des droits individuels et collectifs par les populations rurales et périurbaines vulnérables. Elle a analysé la théorie du changement (TdC) et trois critères du CAD (pertinence, cohérence et efficacité).
Conclusions générales de l’évaluation
Les évaluateurs ont conclu qu’impulSAD, dans sa conception et sa mise en œuvre, fait preuve d’une grande cohérence et pertinence avec les priorités et les politiques des acteurs publics et privés au Pérou et en Bolivie, en s’alignant sur les objectifs clés en matière de sécurité alimentaire, d’agroécologie et d’environnement. Son approche systémique, multisectorielle et multiniveaux va du renforcement des capacités au niveau local avec la gestion des connaissances des agriculteurs, à la défense des politiques publiques par le biais de plateformes multipartites afin de promouvoir des systèmes alimentaires durables et résilients.
Le processus holistique de conception et de mise en œuvre du programme est cohérent et adapté à la multidimensionnalité des systèmes alimentaires, agissant et contribuant à ses composantes : i) production durable ; ii) transformation et stockage ; iii) distribution et commercialisation ; iv) consommation responsable ; v) bien-être social et économique ; et vi) politique et gouvernance.
La plupart de ces composantes sont intégrées dans la conception du programme et, de l’avis de l’équipe d’évaluation, cela marque une différence avec d’autres programmes qui concentrent leur attention sur une ou plusieurs composantes. Outre cet élément « innovant », la perspective holistique est complétée par un accent sur l’inclusion et la défense des droits des groupes vulnérables, avec un accent particulier sur les femmes, ce qui est également spécifique au programme.
La mise en œuvre du programme fait preuve d’une grande cohérence et d’une grande pertinence dans ses mécanismes d’articulation avec les parties prenantes. Ces mécanismes sont les suivants (i) L’articulation avec les institutions universitaires et de formation, à travers des collaborations et la facilitation de la gestion des savoirs et du travail direct avec les familles rurales et périurbaines ; ii) La collaboration avec les gouvernements locaux et les acteurs communautaires, en forgeant des alliances avec les autorités locales pour favoriser le développement inclusif en mettant l’accent sur le genre, et des espaces pour l’entrepreneuriat inclusif et les circuits courts ; iii) Les stratégies de plaidoyer fondées sur des données probantes, en promouvant le dialogue avec les acteurs clés à travers la génération de connaissances pour influencer les politiques publiques et sensibiliser l’opinion publique ; iv) Leadership social et création d’espaces de dialogue, où les partenaires promeuvent des tables rondes d’échange de savoirs avec des acteurs publics et privés pour favoriser la coopération en matière d’agroécologie, d’entrepreneuriat et de développement durable ; et v) Gestion des savoirs et systématisation des expériences par la recherche et la collaboration avec le monde universitaire, dont les résultats contribuent à l’élaboration de politiques et de stratégies de plaidoyer. Cela permet de relier les niveaux locaux à des instances ayant un impact plus important et de promouvoir le développement territorial.
La cohérence et la pertinence du programme au niveau interne se reflètent dans les domaines stratégiques suivants :
Pertinence des partenaires : Les partenaires du programme sont fondamentaux en raison de leur grande expérience dans des domaines tels que l’agroécologie, la sécurité alimentaire et le développement territorial. Leur capacité technique et l’importance qu’ils accordent à l’innovation sociale renforcent leur rôle de chef de file dans la promotion de systèmes alimentaires durables et le plaidoyer politique, générant ainsi des synergies essentielles pour atteindre les objectifs du programme.
Cohérence de la conception avec les stratégies des partenaires : La conception du programme est alignée sur la vision, la mission et les stratégies de ses partenaires, en s’appuyant sur leurs capacités institutionnelles et leurs antécédents dans les environnements locaux. La théorie du changement et la chaîne des résultats reflètent cette cohérence, renforçant la contribution des partenaires aux systèmes agroalimentaires.
Complémentarité et synergies internes : les mécanismes de gestion interne favorisent la collaboration entre les partenaires, mais il est nécessaire d’accroître l’interaction binationale pour tirer parti de l’apprentissage partagé et renforcer l’approche régionale. Les mécanismes de gestion interne (plateformes entre partenaires) sont cohérents avec la conception et la diversité du programme, même s’ils présentent des difficultés de coordination qui limitent parfois leur efficacité ou l’exploitation du potentiel des synergies binationales ; une approche collective plus forte du programme faisant parfois défaut.
Intégralité : l’articulation des voies de changement de la TdC a permis d’aborder la multidimensionnalité des systèmes agroalimentaires, en mettant en évidence la gestion des savoirs en tant que question transversale. L’interrelation entre des thèmes tels que l’agroécologie, le genre et le plaidoyer politique renforce l’efficacité de la mise en œuvre du programme.
Suivi : la TdC et le cadre logique jouent des rôles complémentaires dans le suivi des activités et des résultats. Le cadre logique est utilisé comme outil de contrôle opérationnel et les voies de changement (de la TdC) comme guide des objectifs stratégiques, ce qui permet un suivi complet et adaptatif.
Résumé de la réponse de la direction
La méthodologie des évaluateurs a combiné des focus groups avec la population cible, des auto-évaluations par chaque partenaire et un moment de réflexion collective entre les partenaires locaux et U4C, ainsi que l’analyse et le traitement de sources d’information primaires et secondaires, permettant une évaluation complète.
Une évaluation en bonne et due forme a pu être réalisée, formulant plusieurs recommandations structurées autour des quatre voies de changement de la TdC. Elle a incluts des apports sur les progrès et des recommandations issues de l’analyse des stratégies et de la chaîne des résultats. Les recommandations ont été examinées, approuvées et argumentées dans leur ensemble par U4C, proposant des mesures de suivi et de mise en œuvre pour le reste du programme. La mise en œuvre de ces mesures n’implique pas une réorganisation du programme, mais plutôt de légères adaptations ou la continuité ou l’approfondissement d’approches et d’actions déjà en cours de mise en œuvre. Plusieurs recommandations sont liées au niveau de coordination nationale entre les partenaires, c’est pourquoi elles seront travaillées dans les espaces existants, tels que la co-construction et l’échange de savoirs, la promotion d’outils de suivi, la dynamisation des espaces multi-acteurs ou l’articulation entre les acteurs nationaux et locaux, la promotion d’agendas de plaidoyer communs, la conception de la systématisation des expériences du programme, parmi d’autres.