Une expérience professionnelle et humaine au Cambodge

Savoir-faire et savoir-vivre sont des compétences que j’ai acquises grâce à un stage de 4 mois qui m’a emmené à l’autre bout du monde, pour découvrir l’agriculture cambodgienne. Dans cet article, je vous fais part de l’expérience inoubliable que j’ai vécue.

Une expérience professionnelle et humaine au Cambodge
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Savoir-faire et savoir-vivre sont des compétences que j’ai acquises grâce à un stage de 4 mois qui m’a emmené à l’autre bout du monde, pour découvrir l’agriculture cambodgienne. Dans cet article, je vous fais part de l’expérience inoubliable que j’ai vécue. Je m’appelle Simon V., j’ai 21 ans et je fais des études d’agronomie à la HEPL (Campus de La Reid) en orientation « environnement ».

Après avoir suivi une formation en permaculture, qui m’a beaucoup plu, j’ai orienté ma recherche de stage dans le domaine de l’agroécologie. Je me suis tourné vers Eclosio, connaissant sa réputation, et parce que nous défendons les mêmes valeurs. Eclosio m’a proposé un stage sur le Bokashi, un fertilisant naturel produit par « Utdom Sorya », une coopérative agricole cambodgienne que l’ONG soutient. Ce sujet correspondait à mon envie de vouloir être acteur d’une agriculture familiale et respectueuse de l’environnement.

Eclosio m’a proposé un stage sur le Bokashi, un fertilisant naturel produit par « Utdom Sorya », une coopérative agricole cambodgienne que l’ONG soutient.

J’étais conscient qu’il ne serait pas simple de faire un stage dans un pays que je ne connaissais pas. Par conséquent, j’ai voulu préparer ce grand voyage au maximum en lisant le témoignage d’ancien·ne·s stagiaires et en prenant contact avec eux·elles. Avant de partir pour 4 mois de stage, je me suis documenté sur le sujet qui allait m’occuper pour une année académique entière (stage + TFE) et je me suis renseigné sur le Cambodge, sur sa culture et son histoire. Je me sentais prêt et le dépaysement promettait d’être total.

Premiers contacts rassurants

À mon arrivée au Cambodge, j’ai été très bien accueilli par le staff d’Eclosio. Je pouvais profiter de leurs bureaux et d’une connexion Internet afin de rédiger mon TFE. Je m’y rendais, en tuk-tuk, 1 à 2 fois par semaine depuis mon appartement de Phnom Penh, la capitale. Le reste de la semaine, j’étais sur le terrain, à 70 kilomètres au sud de la capitale. Là-bas, je travaillais sur l’amélioration du Bokashi dans une coopérative agricole. Cette coopérative produit cet engrais de A à Z, de l’achat des matériaux à la commercialisation en passant par la production (plusieurs tonnes par an) et la transformation de l’engrais en pellets. Je logeais chez la famille Meourn active dans cette coopérative. Cette famille m’a accueilli à bras ouverts dans sa maison où je mangeais de très bons plats.

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Photo 1 : mise en place d’une culture de micro-organismes selon une méthode locale avec l’aide d’un stagiaire cambodgien. (Sophorn, 2019)

État d’esprit positif

Les différences culturelles sont nombreuses tant dans la façon de dire bonjour que dans la manière de s’habiller. À Phnom Penh, la circulation est très dense et le Code de la route n’y est pas respecté. Les voitures se garent sur les trottoirs et tout semble désorganisé. La ville n’est pas le meilleur endroit pour se promener à pied donc j’étais très content de retourner régulièrement sur mon lieu de stage pour profiter du calme de la campagne. Pour m’y rendre, je devais emprunter plusieurs types de moyens de transport (minibus, tuk-tuk et moto). Les trajets étaient longs à cause de l’état déplorable des routes. Les personnes contre qui j’étais serré dans les taxis collectifs, prenaient leur mal en patience, j’ai donc rapidement adopté la même philosophie. Une fois arrivé au village, le rythme de vie était différent, on se levait et on se couchait très tôt. Il n’y avait ni magasin, ni café, ni restaurant et les habitations étaient rudimentaires. Mais quel bonheur de se réveiller au milieu des rizières et de la nature! Là-bas, la bienveillance et la joie de vivre étaient omniprésentes.

Les différences culturelles sont nombreuses tant dans la façon de dire bonjour que dans la manière de s’habiller. À Phnom Penh, la circulation est très dense et le Code de la route n’y est pas respecté.

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Photo 2 : membres de la coopérative « Utdom Sorya » lors de la visite d’une coopérative agricole partenaire. (Nov, 2019)

Investissement quotidien

Ce stage m’a appris à travailler en autonomie, à prendre mes responsabilités et à trouver les bons contacts pour mener à bien mon projet. J’ai appris à persévérer et à négocier, notamment, auprès des laboratoires pour qu’ils acceptent d’analyser mes échantillons. Il faut reconnaître que les embuches sont nombreuses. La barrière de la langue est un frein et le projet n’avançait pas aussi vite que je le voulais. Malgré tout, j’ai vite oublié les désagréments parce que j’aimais ce que je faisais. En outre, j’ai été marqué par le travail remarquable que font, au quotidien, les ONG actives dans la coopération internationale. Très vite, j’ai été pris par cette envie d’ajouter ma pierre à l’édifice.

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Photo 3 : production du Bokashi avec l’aide des membres de la coopérative. (Meourn, 2019)

Considéré comme un ami et non comme un étranger

La famille qui m’accueillait ne parlait malheureusement pas anglais, et moi, je ne parlais pas khmer, mais avec un peu de bonne volonté et par le biais des applications de traduction, j’ai pu me faire comprendre. Régulièrement, le staff d’Eclosio ou des étudiant·e·s cambodgien·ne·s travaillaient sur mon lieu de stage et ils·elles m’étaient d’une aide précieuse pour discuter avec les habitant·e·s du village et mettre en place mes expérimentations sur le terrain. J’ai été invité à des repas de famille, des mariages, des fêtes entre amis et je n’en garde que de très bons souvenirs.

En dehors du stage, j’ai pu échanger et créer des liens avec des personnes venues des 4 coins du monde. J’ai goûté des mets locaux et j’ai eu la chance de découvrir des paysages magnifiques, des fêtes nationales culturellement très riches ainsi qu’une faune et une flore tropicales passionnantes à observer.

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Photo 4 : famille Meourn, membres de la coopérative et stagiaires cambodgiens lors d’un repas. (Meourn, 2020)

Opportunités uniques à vivre

Si j’avais des conseils à donner aux futur·e·s stagiaires, je leur dirais de se renseigner sur la culture et sur le passé douloureux du pays, ce qui permet de comprendre la situation socio-économique dans laquelle se trouve le Cambodge aujourd’hui. Renseignez-vous sur le coût des transports, des logements et de la nourriture afin de ne pas tomber dans des pièges à touristes. Documentez-vous un maximum sur votre sujet de stage et n’hésitez pas à contacter d’ancien·ne·s stagiaires, comme moi, pour en apprendre davantage.

Je vous encourage à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à vous tant d’un point de vue professionnel que culturel, car ce n’est pas tous les jours que vous aurez la chance de vivre des expériences si uniques, en si peu de temps.

Une fois sur place, communiquez un maximum avec vos collègues de travail et assurez-vous que votre interlocuteur·trice ait bien compris le message que vous vouliez lui faire passer. Enfin, je vous encourage à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à vous tant d’un point de vue professionnel que culturel, car ce n’est pas tous les jours que vous aurez la chance de vivre des expériences si uniques, en si peu de temps.

En conclusion, si c’était à refaire, je le referais tout de suite !

Je tiens à remercier l’ONG Eclosio pour son encadrement et pour l’expérience professionnelle et humaine que j’ai vécue.

Simon V.