Témoignage d’un stage hors du commun au Cambodge

Récit, challenge et conseils à la suite d’un stage de 4 mois réalisé au Cambodge avec Eclosio, afin d’en apprendre plus sur les pratiques liées aux biopesticides. Un voyage hors du commun et hors de ma zone de confort.

Témoignage d’un stage hors du commun au Cambodge
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Récit, challenge et conseils à la suite d’un stage de 4 mois réalisé au Cambodge avec Eclosio, afin d’en apprendre plus sur les pratiques liées aux biopesticides. Un voyage hors du commun et hors de ma zone de confort.

Qui je suis et comment tout cela a commencé

Je m’appelle Eliza et je suis en 3e année de bachelier en Agronomie, à finalité Environnement, à la Haute École de La Reid (province de Liège, Belgique). Dans le cadre de mon cursus, je devais réaliser un stage pendant mon premier quadrimestre. Ce stage a pour but d’écrire un mémoire de bachelier sur le sujet étudié.

Fascinée par la nature et éternelle convaincue que l’agroécologie est synonyme de développement durable, j’ai décidé de réaliser mon stage de septembre 2019 à janvier 2020 avec Eclosio au Cambodge sur le sujet des biopesticides. Un biopesticide est un pesticide à base de produits naturels et est donc en accord avec la protection de l’environnement – ce qui en faisait un projet idéal pour moi.

Éternelle convaincue que l’agroécologie est synonyme de développement durable, j’ai décidé de réaliser mon stage de septembre 2019 à janvier 2020 avec Eclosio au Cambodge sur le sujet des biopesticides.

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Figure 1 : de gauche à droite : Piano, Monsieur Chea Sok, Éliza, Sophorn, Takada

Mon expérience

Je suis partie au Cambodge avec Simon, lui aussi stagiaire chez Eclosio et étudiant à la Haute École d’Agronomie à La Reid. Nous avons donc partagé cette expérience à deux, même si nos projets étaient différents. Après de longues heures d’avion, je suis alors arrivée au Cambodge en septembre, quand l’automne commençait en Belgique. Nous sommes arrivés pendant la période des pluies, avec une température autour de 30 °C. Simon et moi avons été merveilleusement accueilli·e·s nous nous sommes très vite acclimaté·e·s à la nourriture, aux coutumes, à la ville comme à la campagne. En plus du choc thermique, le choc culturel fut énorme. En effet, là-bas tout est différent. Les mœurs, le rythme de vie et la façon de travailler ne sont pas les mêmes que chez nous, ce qui m’a demandé une grande capacité d’adaptation. La langue a également été un frein important pour mener mon étude, mais j’ai trouvé rapidement un autre moyen de communiquer et de me faire comprendre.

Le rythme de vie et la façon de travailler ne sont pas les mêmes que chez nous, ce qui m’a demandé une grande capacité d’adaptation. La langue a également été un frein important pour mener mon étude, mais j’ai trouvé rapidement un autre moyen de communiquer et de me faire comprendre.

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Figure 2 : Paysage de la province de Takeo

Je logeais à la capitale, Phnom Penh, dans un appartement en colocation avec Simon dans le centre et je faisais les trajets en taxi jusqu’à la campagne de Takeo, où j’y étais nourrie et logée par une famille cambodgienne. La dichotomie entre le chao organisé de la ville et la sérénité de la campagne faisait partie de mon quotidien. Des étudiant·e·s en agronomie m’ont aidée à trouver des agricultrice·teur·s et à la traduction pour mon étude. Piano, Takada, Sophorn, Sreyrath et Butun sont très vite devenus mes ami·e·s, malgré quelques difficultés pour communiquer de l’anglais au khmer ! J’ai également rapidement rencontré des expatrié·e·s provenant du reste du monde et qui m’ont aidé à découvrir d’autres endroits de Phnom Penh, d’autres provinces, m’ont encouragé à voyager, et à m’ouvrir aux autres. Ce voyage n’aurait pas été le même sans les merveilleuses rencontres faites sur place.

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Figure 3 : De gauche à droite : Sreyrath, Takada, Simon, Eliza, Sophorn, Buntun et Madame Meourn

Ce que j’ai appris

J’ai rapidement appris à être tolérante, à résoudre des problèmes, à trouver des solutions avec des compromis, à gérer un projet, à être autonome et à vaincre ma timidité. Je me sens maintenant plus apte et légitime professionnellement – c’est réconfortant et satisfaisant, après des années d’acharnement à étudier, de se rendre compte que nos connaissances acquises ont un vrai poids. Mon étude consistait à rencontrer nombreux·ses agricultrice·teur·s et, à travers un ou deux entretiens, mieux comprendre les pratiques liées aux biopesticides. J’ai donc été en contact avec beaucoup de personnes en peu de temps, dans plusieurs provinces, ce qui m’a permis de mieux comprendre l’hétérogénéité qui fait du Cambodge un pays si particulier et différent des pays voisins. Il a fallu que je supprime ma façon occidentale de penser afin de m’adapter aux situations auxquelles je faisais face au quotidien. J’ai vite oublié le pain, le fromage et les frites belges pour devenir une adepte de la cuisine cambodgienne – complètement inconnue du grand public. Je me suis également habituée à utiliser quelques mots en khmer indispensables au quotidien, qui font maintenant partie de mon vocabulaire même une fois de retour en Belgique.

Il a fallu que je supprime ma façon occidentale de penser afin de m’adapter aux situations auxquelles je faisais face au quotidien. J’ai vite oublié le pain, le fromage et les frites belges pour devenir une adepte de la cuisine cambodgienne.

Ce stage m’a également permis de me rendre compte de l’importance des ONG dans un pays meurtri se remettant d’un génocide récent. En l’absence d’un État fort, les coopératives, ONG, institutions scientifiques travaillant au Cambodge sont essentielles au développement du pays. Cela m’a permis de réaliser l’importance du travail qui m’attend après mes études et la responsabilité toute particulière de travailler dans le milieu de la protection de l’environnement.

Quelques conseils…

Fonce ! C’est le conseil le plus important que je peux te donner. Ce voyage a changé ma vie et j’attends avec impatience de retourner au Cambodge prochainement. Je conseille à tous les prochain·ne·s stagiaires de parler anglais, d’être social, indépendant et surtout autonome. Cette aventure peut paraître insurmontable, mais, avec un petit coup de boost, il est facile de sortir de sa zone de confort et d’affronter ce voyage inoubliable. Le temps passe très vite donc profite de chaque instant.

Après avoir pris cette importante décision, renseigne-toi sur la monnaie locale, le visa, les vaccins, etc. Documente-toi sur ton projet et sur l’histoire du pays, de la région dans laquelle tu veux aller. Une fois sur place, il sera important de noter le plus possible – une fois rentré·e·s chez toi, il sera trop tard pour se rappeler les noms, prénoms, numéros ou les villages des personnes que tu auras rencontrées.

Et surtout, prépare-toi à changer ! La personne que tu seras en revenant ne sera plus la même que celle qui sera partie.

Eliza