Sénégal : un stage en agroécologie au pays de la Teranga

Après être parti 3 mois en stage au Sénégal, je vais vous raconter comment ce voyage hors des sentiers battus a complètement changé ma vision du monde et quelles sont les astuces pour qu’il se passe au mieux.

Sénégal : un stage en agroécologie au pays de la Teranga
  • Belgique
  • Sénégal

Pour ma 3ème et dernière année d’étude, j’ai dû réaliser un stage de 3 mois de mi-septembre à mi-décembre 2019, aboutissant sur un TFE. J’ai voulu partir à l’étranger pour découvrir un nouveau pays, une nouvelle façon de vivre, mais aussi travailler sur un sujet de TFE intéressant et suffisamment sérieux pour que l’école autorise mon départ. Certains stages proposés par Eclosio convenaient parfaitement à ce que je cherchais et en particulier le projet sur la diffusion de l’agroécologie, projet sur lequel j’ai finalement travaillé.

Une arrivée surprenante

Lorsque je suis parti je me sentais prêt, je m’étais intéressé aux coutumes du Sénégal et au projet sur lequel j’allais travailler : l’agroécologie sous les tropiques, la diffusion de pratiques et d’informations entre paysan·ne·s, etc. Pourtant quand je suis arrivé, j’étais complètement perdu. Tout était différent de chez nous. Je n’avais aucun repère et la chaleur étouffante du mois de septembre ne faisait que m’embrouiller encore plus. Heureusement j’ai pu m’acclimater très rapidement. Après une à deux semaines, grâce à la sympathie et l’accueil chaleureux des sénégalais·es que j’ai rencontré·e·s et des membres d’Eclosio, je me suis senti beaucoup plus détendu. Nous étions deux de la même école à être parti·e·s à ce moment-là et nous nous sommes serré les coudes les premiers jours et dans les moments difficiles.

Je m’étais intéressé aux coutumes du Sénégal et au projet sur lequel j’allais travailler : l’agroécologie sous les tropiques, la diffusion de pratiques et d’informations entre paysan·ne·s, etc. Pourtant quand je suis arrivé, j’étais complètement perdu.

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Visite d’une pépinière d’oignon d’un paysan-relais (à gauche) de la commune de Dialacoto avec le technicien (à droite).

Des leçons de vie

Au-delà de ce que j’ai appris en m’intéressant au projet de modèle de développement durable (dont le but est de développer des exploitations familiales socialement, économiquement et écologiquement durables en mettant en avant les initiatives des femmes et des jeunes), à l’agroécologie au Sénégal et en écrivant mon TFE, j’ai appris à me débrouiller beaucoup plus tout seul. J’ai aussi appris à rester calme et à accepter le fait que j’étais face à des choses qui me dérangeaient, mais que je ne pouvais pas changer. J’ai appris à m’adapter et à vivre dans un environnement pas toujours facile pour moi. Ce stage m’a aussi permis d’entrapercevoir comment fonctionnent une ONG et le monde de l’entraide au Sénégal. Tout ce que j’ai appris à travers cette expérience va m’être utile si plus tard je compte travailler dans une ONG, dans un autre pays du Sud ou même pour certaines choses de mon quotidien. J’ai aussi eu un premier aperçu du monde du travail et de la manière dont cela fonctionne.

J’ai appris à m’adapter et à vivre dans un environnement pas toujours facile pour moi. Ce stage m’a aussi permis d’entrapercevoir comment fonctionnent une ONG et le monde de l’entraide au Sénégal.

Durant mon stage j’ai vraiment découvert une autre culture, une autre façon de vivre. Avant de partir, je me disais que l’on avait déjà tout découvert du monde et que grâce à internet et aux différents reportages on pouvait vite se faire une idée de l’ambiance d’un pays. En réalité, après être parti j’ai complètement changé ma vision de monde. Je me suis rendu compte que je ne connaissais rien et que finalement on ne pouvait seulement connaitre approximativement un pays, une région, un contexte précis qu’en y restant assez longtemps et en vivant vraiment avec la plupart des habitant·e·s sur place.

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Observation sur le terrain des bienfaits de l’agroécologie sur une parcelle d’un paysan-relais avec le technicien. Ce sont des cultures de piments à gauche et d’oignon à droite avec un système d’irrigation venant d’un puits.

Je vais terminer en vous proposant quelques conseils :

  • 1er conseil : Je dirais tout d’abord qu’il ne faut pas s’inquiéter au début, c’est impossible d’être prêt à 100 % avant de partir. Tout est tellement différent que c’est impossible de se sentir comme chez soi dans les premiers jours, mais cela va s’arranger très vite, car nous avons tous et toutes les capacités de nous adapter.
  • 2e conseil : Ne jamais s’énerver, le rythme de vie au Sénégal n’a rien en commun avec le nôtre. En tant que stagiaire vous aurez beau vous bouger le plus possible, cela ne changera rien. Au Sénégal vous devez vous laisser porter par la vie, par les événements et essayer de prendre tout du bon côté, car comme les sénégalais·e·s le disent, à la fin tout ira bien.
  • 3e conseil : Ne pas hésiter à partir, c’est vraiment une expérience de vie incroyable qui peut changer votre perception du monde qui vous entoure. En plus, vous serez encadré·e·s par les membres d’Eclosio qui se démèneront toujours pour que votre stage se passe au mieux.

Noé B.

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Le fils d’un paysan-relais porte des seaux d’eau venant du puits pour arroser les plantations de choux.