Les ONG internationales du groupe « Agriculture familiale » de la COEECI prévoient des actions communes en faveur de l’agriculture familiale péruvienne

Après deux années de réunions purement virtuelles en raison de la pandémie, le Groupe thématique sur la souveraineté alimentaire et l’agriculture familiale de la COEECI* a tenu avec succès sa première réunion en face à face : un atelier visant à planifier ses activités pour l’année 2022 en faveur de l’agriculture familiale péruvienne.

Les ONG internationales du groupe « Agriculture familiale » de la COEECI prévoient des actions communes en faveur de l’agriculture familiale péruvienne
  • Pérou

Cet article est une traduction d’un texte publié sur le site de la COEECI. Pour voir l’article original (en espagnol), cliquez sur ce lien.

Le 18 mars, les membres de 11 ONG de la COEECI (SOS Faim, Eclosio, Welthungerhilfe, Diakonia, AVSF, Bread for the World, Suco, Terra Nuova, Rikolto, Islas de Paz et Trias) ont participé à l’atelier animé par Juan Arce Puican, spécialiste renommé du développement rural et consultant d’Atinchik.

Aperçu du contexte et des actions à privilégier

Après les mots de bienvenue et la présentation de la méthodologie de travail, la journée a commencé par l’intervention de Luis Gomero Osorio, président du Consortium Agroécologique Péruvien (CAP), qui a été invité à présenter le contexte socio-politique, les principaux défis et priorités pour la souveraineté alimentaire et l’agriculture familiale. M. Gomero a commencé sa présentation en soulignant que les systèmes alimentaires conventionnels basés sur l’agrobusiness ont contribué aux pandémies et au réchauffement de la planète, contribuant à 30 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Mr Gomero a présenté des sujets intéressants, notamment : les impacts du changement climatique sur le système mondial, la crise mondiale des engrais synthétiques, en particulier les engrais azotés, la sécurité alimentaire due à l’utilisation de pesticides, le changement accéléré de l’utilisation des sols, les chaînes d’approvisionnement courtes, l’agroécologie comme alternative, la promotion de systèmes alimentaires durables, la gestion des terres, l’universalisation des bonnes pratiques agricoles au niveau des petits et moyens producteurs, l’agenda politique pour la transition agroécologique, entre autres.

Un regard politique sur la campagne

La parole a ensuite été donnée à Luis Cruz Cuadros, conseiller de la Convention nationale de l’agriculture péruvienne (CONVEAGRO), qui a souligné que s’il n’y a pas de changement dans la constitution et le modèle de développement, qui est conditionné par la constitution du pays, il sera impossible de construire un développement rural inclusif. Il a ajouté que, dans le modèle capitaliste, la campagne subventionne la ville, mais qu’au Pérou, le paysan n’est pas reconnu comme ayant une valeur suffisante pour couvrir ses besoins, il doit donc survivre avec ce qu’il peut. Il est tellement vrai que la campagne subventionne la ville que dans certains pays européens, l’État subventionne le secteur agricole pour compenser ce mécanisme.

Luis a rappelé que les problèmes de l’agriculture ont déjà été identifiés, mais que le plus important est de former des citoyens et des leaders du monde rural. Il a ajouté que le défi consiste à former des citoyens qui voient la situation politique et sociale, et a appelé à ne pas commettre l’erreur de se concentrer uniquement sur le secteur productif, mais plutôt à ouvrir l’esprit, et la meilleure façon de le faire est de créer des écoles pour les dirigeants et les consommateurs conscients.

Femmes rurales et indigènes

Cet aperçu important et intéressant de l’atelier a été donné par la conférencière invitée Rebeca Giovanna Vásquez, ancienne directrice de la promotion des femmes productrices agricoles au MIDAGRI. Mme Vásquez a commencé sa présentation en soulignant qu’ »il ne peut y avoir de deuxième réforme agraire sans les femmes rurales et indigènes ». En guise de diagnostic, elle a souligné l’accès limité des femmes aux biens publics fournis par l’État ; la crise alimentaire qui a un impact sur la campagne et la ville, et dans laquelle les femmes jouent un rôle essentiel ; l’impact économique sur la génération de revenus des femmes dans les zones urbaines et rurales ; et l’absence des femmes dans les politiques publiques, en raison de leurs difficultés à générer des institutions représentatives.

Rebeca Vásquez, qui a fait part de son récent départ de l’État, a ensuite souligné les résultats importants qui restent de son mandat, comme, par exemple, l’effort d’élaboration d’un Agenda des femmes rurales en fonction des axes de la deuxième réforme agraire afin de comprendre leurs problèmes, mais aussi leurs propositions. De même, deux résolutions : l’une visant à créer un espace de dialogue entre les organisations de femmes rurales et indigènes et le secteur, permettant un dialogue fréquent avec les organisations afin de connaître leur agenda et de mettre en œuvre leurs propositions ; et l’autre visant à intégrer la dimension de genre dans les plans d’affaires, l’un des principaux outils par lequel le secteur se lie à la population rurale.

Et si nous étions à la fin de 2023 ?

Enfin, et après le bloc de présentations, les activités de groupe ont eu lieu, l’axe central de l’atelier. Pour cela, les participants ont été invités à faire une analyse sur le futur (fin 2023) et les résultats qu’ils aimeraient avoir atteint.

Qui est la COEECI  ?

La Coordinadora de Entidades Extranjeras de Cooperación Internacional (COEECI) est un réseau fondé en 1994. Elle regroupe des organisations privées de coopération au développement international travaillant au Pérou. Son principal objectif est d’agir en tant qu’interlocuteur organisé de ces organisations avec l’État péruvien, ainsi qu’avec les institutions privées et publiques connexes.